Ce dimanche 29 mai a été célébrée la fête des mères. Du Pain & des Roses souhaite mettre en lumière toutes les mères accompagnées dans le cadre de sa formation qui, malgré les difficultés liées notamment à la garde de leurs enfants, ont réussi à trouver les ressources nécessaires pour mener à bien leur projet. Au-delà des fleurs, ce jour spécial est l’occasion de mettre l’accent sur les difficultés de réinsertion rencontrées par beaucoup de mères célibataires en situation de précarité.
Les mères célibataires en France représentent 85% des familles monoparentales. Nous savons qu’un des principaux freins à la réinsertion professionnelle des femmes est lié à la garde des enfants. En effet, 15% des mères célibataires sont au chômage, soit plus du double que les mères en couple. Ce taux passe à 33% pour les mères de deux enfants et à 50% chez celles qui ont un enfant de moins de 3 ans. Etre parent célibataire peut rendre particulièrement difficile l’insertion car au-delà des contraintes financières et des freins pratiques comme le fait que la garde d’enfants en bas-âge coûte cher, que les horaires de travail correspondent rarement exactement à ceux de l’école ou que divers imprévus liés aux enfants sont susceptibles de survenir, une charge mentale importante pèse sur ces femmes.
Chez du Pain & des Roses, nous organisons plusieurs ateliers de remobilisation, ou ateliers psychosociaux, dans des CADAs (Centres d’Accueil pour Demandeurs d’Asile) pour mères célibataires, afin qu’elles découvrent un nouvel univers et puissent réaliser qu’elles ont la possibilité de suivre une formation professionnalisante et certifiante gratuite au métier de fleuriste qui se déroule sur seulement dix semaines et permet ainsi de reprendre progressivement un rythme de travail.
Nous avons à plusieurs reprises formé des femmes mères et célibataires au métier de fleuriste et sommes donc conscientes des freins et difficultés spécifiques. Le métier de fleuriste est un métier de plein emploi où les possibilités de réinsertion sont nombreuses. Cependant, c’est aussi un métier contraignant qui oblige à travailler tard le soir, tôt le matin et souvent le week-end. Les femmes que nous accompagnons sont prêtes à faire des compromis pour voir aboutir leur projet professionnel, mais parfois la garde des enfants se révèle être un frein trop important à leur réinsertion. Les dispositifs existants sont souvent méconnus et longs à mettre en œuvre. Sans parler des difficultés pour les mères à trouver des places en crèches ou trouver des solutions de garde le samedi et le soir lorsqu’elles travaillent.
Il existe des structures comme nos ami.e.s de Gribouilli qui permettent de lever certains freins. L’association propose de la garde d’enfants par des professionnelles et aide les mères à faire les démarches auprès des organismes publics. La garde peut être partiellement ou complètement subventionnée, et ainsi moins chère ou gratuite pour certaines personnes, lorsque des partenariats avec les mairies et/ou les employeurs sont noués.
Ce type d’initiatives est certes nécessaire mais reste insuffisant pour lever tous les freins à l’insertion des mères célibataires. Du Pain & des Roses souhaite que cette question de la garde d’enfant soit mieux considérée dans les dispositifs ciblant le retour à l’emploi des femmes pour permettre à chacune d’entre elles de fleurir leur avenir comme elles le souhaitent.